Christophe Casalegno

Les fondements du métier d’infogéreur

Infogérance

Au cours de mon dernier live je vous ai parlé du métier d’infogéreur. L’infogérance fait partie de mes activités depuis plus de 20 ans, il est 04H46 du matin en Irlande, et j’avais envie de partager à nouveau ces éléments avec vous, sous un autre format au sujet de ce que je pense de ce métier et de ses fondements…

Vous pouvez retrouver la version audio sur YouTube ainsi que sur d’autres plateformes de podcast tel que spreaker.

Pour beaucoup, le métier d’infogéreur consiste « seulement » à administrer, partiellement ou totalement et en lieu et place du client, des infrastructures et/ou des applications. Pourtant, au-delà du « maintien en conditions opérationnelles » 24/7, des gestions des mises à jour, des backups et de la sécurité et autres éléments qui figurent généralement dans la description des prestations d’infogérance, ces acteurs de l’écosystème cloud ont une importance capitale, et comprendre la véritable nature de ce métier, demande de l’avoir pratiqué durant de longues années.

En apparence, il s’agit simplement de prestations techniques destinées à assurer un niveau optimal de la disponibilité, de la sécurité, ainsi que des performances des infrastructures et/ou des applications du client.

Pour y parvenir l’infogérance est (généralement) découpée en 3 grandes activités, au travers du build (la conception puis l’installation des infrastructures), du run (le maintien en conditions opérationnelles des infrastructures, incluant monitoring et intervention sur incident) et du support technique (répondre aux demandes spécifiques qui vont du troubleshooting à l’optimisation et l’evolution des plateformes en passant par un conseil adapté et spécifiques aux demandes).

Dans la pratique, viennent se greffer des éléments non visibles de l’Iceberg qui concernent notamment l’industrialisation et l’automatisation, avec l’objectif d’améliorer de manière continue la qualité globale du service. Le focus sera généralement fait sur la résilience de ce dernier, c’est à dire à la fois sa capacité de résistance aux incidents, ainsi que celle à retrouver un état « normal » post incident.

Beaucoup pensent que ce métier s’est énormément transformé ces dernières années et qu’il le sera encore plus dans l’avenir. Je suis d’un avis différent. En effet : si la technique, le périmètre et les offres évoluent, il n’en reste pas moins que les fondements de ce métier restent les mêmes et n’ont pas changé depuis plus de 20 ans. Ma conviction profonde est qu’ils resteront semblables au cours des prochaines décennies. Je vous donne donc rendez vous dans une vingtaine d’années pour ceux qui le souhaitent, pour en reparler.

Le fondement du métier d’infogéreur consiste à mon sens à éliminer le stress et l’insatisfaction, non seulement des clients, mais également de leurs équipes, leurs utilisateurs, leurs partenaires et leurs clients, tout en leur permettant de se concentrer uniquement sur leur cœur de métier.

Ainsi, un éditeur de logiciel pourra utiliser son temps pour innover et implémenter de nouvelles fonctionnalités tandis qu’une plateforme de vente en ligne pourra se concentrer sur la promotion de sa marque, de ses produits et le développement de sa communauté…

De leur coté, les institutions financières pourront se concentrer sur le traitement de leurs données en bénéficiant d’un environnement performant et sécurisé qui leur permettra de se protéger aussi bien des menaces intérieures qu’extérieures, tandis que les Médias pourront se focaliser sur la création de contenu, sans se préoccuper de la disponibilité et de l’accessibilité de leur production.

Pour être certain d’éliminer ce stress et cette insatisfaction, tout en permettant aux clients de se concentrer sur leur métier, l’infogéreur devra mettre l’accent sur 2 éléments clefs fondateurs de sa démarche : la résolution de problèmes et l’anticipation. Ces deux facteurs sont à mon sens les piliers fondateurs de ce métier. Ainsi, même si la technologie, les process et les offres évoluent, l’infogérance continuera de reposer sur eux.

Au delà donc du périmètre du contrat qui inclura différentes options en fonction des acteurs, tel que l’installation, la création et la livraison d’environnements, les contrôles de la journalisation et des configurations, les mises à jour sécurité et fonctionnelles, les maintenances correctives et préventives, les optimisations des services et du système ou encore l’industrialisation et la scalabilité tout en portant sur des périmètres plus ou moins étendus, l’infogéreur, qu’il soit de dimension « locale » ou « industrielle » n’est décidément pas un partenaire comme les autres.

La notion de confiance qui se construit entre un infogéreur et son client, est extrêmement forte : l’infogéreur c’est un peu comme le majordome qui vit dans la maison et dispose d’un double de l’ensemble des clefs.

Dans cette relation, la confiance est donc primordiale mais elle n’est pas seulement relative à l’infogéreur et à son client, elle concerne également les partenaires et fournisseurs avec qui l’infogéreur travaille et plus particulièrement les fournisseurs de briques d’infrastructures.

Cette confiance, elle se construit au travers de multiples éléments tel que :

– Les éléments techniques (qualité de l’infrastructure, des datacenters, du hardware, du réseau)
– Les éléments humains (compétences, disponibilité et accessibilité des équipes correspondantes)
– Et enfin les valeurs et la culture de l’entreprise qui doivent rester compatibles et idéalement symbiotiques entre le cloud provider et l’infogéreur.

C’est sur l’ensemble de ces éléments et dans la durée que se créée cette confiance, cette relation véritable de partenariat qui transcende l’état binaire du « client/fournisseur ».

Et c’est sur la base de ces éléments que j’ai choisi tout au long de ma vie d’entrepreneur, mes partenaires de confiance pour mes différentes activités dans ce domaine, qu’elles concernent ScalarX ou Digital Network.

Certains sont éphémères : ils s’éteignent progressivement au fur et à mesure de l’évolution ou des changements qui peuvent concerner un ou plusieurs des éléments suscités. D’autres au contraire s’inscrivent dans la durée et se renforcent avec le temps : c’est notamment et par exemple le cas de ma relation avec OVHcloud, avec qui je travaille depuis près de 22 ans.

C’est sur ces derniers mots que je termine ce post : j’espère que ce partage vous aura intéressé. Quant à moi je vais arrêter là pour cette nuit et me détendre un peu, tout en vous souhaitant à toutes et à sous un excellent week-end.

Christophe Casalegno

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